Impact et échéance de l’interdiction pour les véhicules Euro 6 : ce que vous devez savoir

En 2025, plusieurs grandes agglomérations françaises appliqueront l’interdiction de circulation aux véhicules diesel classés Crit’Air 2, conformément à la loi Climat et Résilience. Les conducteurs de modèles Euro 6, mis en circulation entre 2014 et 2019, se retrouveront concernés plus tôt que prévu par ces restrictions.

Cette évolution réglementaire entraîne une accélération des calendriers de renouvellement de flotte pour de nombreux particuliers et entreprises. Les critères d’application, variables selon les collectivités, suscitent des interrogations majeures sur la compatibilité des véhicules récents avec les futures exigences des Zones à Faibles Émissions.

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Comprendre les zones à faibles émissions : enjeux et cadre légal

Le dispositif Zone à Faibles Émissions (ZFE) s’impose peu à peu comme un passage obligé dans l’urbanisme des grandes villes françaises. Entre impératifs de santé publique et urgence climatique, ces zones ont un objectif limpide : s’attaquer à la pollution de l’air liée à la circulation. La loi Climat et Résilience consacre la généralisation des ZFE dans toutes les agglomérations de plus de 150 000 habitants, avec des restrictions qui s’intensifient chaque année via le système des vignettes Crit’Air.

Depuis 2023, la circulation des véhicules estampillés Crit’Air 5 ou non classés est déjà proscrite dans les premières ZFE. En 2024, le couperet tombe pour les Crit’Air 4. Et dès 2025, ce sera au tour des Crit’Air 3 d’être bannis. Cette montée en puissance s’inscrit dans la logique de la loi d’orientation des mobilités, qui vise à couper court aux émissions de gaz à effet de serre générées par le trafic routier.

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Ce système repose sur une classification rigoureuse des véhicules selon leur impact environnemental, déterminée par leur plaque d’immatriculation et la norme Euro à laquelle ils répondent. La vignette Crit’Air, collée sur le pare-brise, matérialise ce contrôle. Pour accompagner ce changement, différentes aides financières, primes, bonus, exonérations, sont disponibles afin de faciliter la transition vers des véhicules moins polluants.

Voici les étapes du calendrier des interdictions, qui structurent la transformation du parc automobile :

  • 2023 : interdiction Crit’Air 5 et non classés
  • 2024 : interdiction Crit’Air 4
  • 2025 : interdiction Crit’Air 3

Ce rythme imposé, couplé aux différences entre territoires et à la pression croissante sur la mobilité urbaine, fait des ZFE un levier central des politiques publiques. Le message est net : l’accès aux métropoles se mérite, et il faut désormais composer avec des règles strictes pour offrir un air plus sain et encourager les véhicules propres.

Quelles villes et quels véhicules sont concernés par l’interdiction en 2025 ?

L’année 2025 marquera un tournant pour la plupart des grandes métropoles françaises, qui franchiront une nouvelle étape en matière de zones à faibles émissions. Dès cette date, les véhicules Crit’Air 3 seront officiellement bannis des ZFE dans des villes comme Paris, Lyon, Marseille, Grenoble, Strasbourg, Toulouse, Nice, Montpellier, Reims, Rouen, Saint-Étienne, Clermont-Ferrand, sans oublier la métropole du Grand Paris ou l’Eurométropole de Strasbourg.

La mesure vise principalement les voitures et utilitaires légers classés Crit’Air 3 : en clair, cela concerne surtout les diesels immatriculés entre 2006 et 2010, ainsi que les essence mises en circulation avant 2011. Du côté des deux-roues motorisés, les modèles Euro 2 et Euro 3, généralement antérieurs à 2007, sont également visés par ce durcissement.

Pour y voir plus clair, voici la liste des territoires concernés et des véhicules frappés par la nouvelle interdiction :

  • Villes concernées : Paris, Lyon, Marseille, Grenoble, Strasbourg, Toulouse, Nice, Montpellier, Reims, Rouen, Saint-Étienne, Clermont-Ferrand, métropoles du Grand Paris et de Strasbourg.
  • Véhicules concernés : Crit’Air 3 (diesel Euro 4, essence Euro 2/3), deux-roues motorisés Euro 2/3.

Certains professionnels, résidents et véhicules spécifiques peuvent bénéficier de dérogations ou d’exemptions temporaires, mais la règle demeure ferme pour la majorité : la circulation des véhicules polluants doit reculer. Les automobilistes doivent donc s’organiser, car sans la vignette adéquate, l’accès à ces zones devient interdit et expose à des sanctions financières.

Norme Euro 6, Crit’Air 2 : ce que signifient concrètement les nouvelles restrictions

Depuis septembre 2014, la norme Euro 6 fixe la barre plus haut en matière de lutte contre la pollution de l’air. Elle impose aux véhicules neufs, surtout les diesels, des émissions nettement réduites d’oxydes d’azote et de particules fines. Cette évolution se traduit directement dans le système Crit’Air : un diesel Euro 6 se voit attribuer une vignette Crit’Air 2, tandis que les essences Euro 6 les plus récentes accèdent à la Crit’Air 1.

Le Crit’Air ne se contente pas de l’année du véhicule. Il classe chaque modèle selon la date de première immatriculation, la norme Euro atteinte et le type de motorisation. Par exemple, une citadine diesel Euro 6 de 2017 se retrouve en Crit’Air 2, alors qu’un SUV essence Euro 6d de 2021 décroche la Crit’Air 1.

Voici comment se répartissent les principaux niveaux de Crit’Air et à quels types de véhicules ils correspondent :

  • Crit’Air 0 : véhicules électriques et à hydrogène
  • Crit’Air 1 : hybrides rechargeables, gaz, essence Euro 5 et 6
  • Crit’Air 2 : diesel Euro 6, essence Euro 4

L’idée d’une interdiction des véhicules Euro 6 dans certaines ZFE agite le débat public. Pour l’instant, les restrictions programmées pour 2025 ciblent les Crit’Air 3, c’est-à-dire les diesels Euro 4 et essences d’avant 2011. Mais la question d’un bannissement plus large, incluant les Crit’Air 2, donc une grosse partie des diesels Euro 6,, attise les tensions. Les professionnels et les ménages ayant investi récemment dans un véhicule thermique s’inquiètent d’un calendrier qui pourrait encore se resserrer.

voiture pollution

Choisir un véhicule adapté : conseils pour anticiper les évolutions à venir

L’accélération du déploiement des zones à faibles émissions (ZFE) impose à chaque automobiliste de revoir ses priorités. Désormais, le classement Crit’Air conditionne l’accès aux centres-villes et la capacité à conserver sa mobilité. En 2025, les véhicules Crit’Air 3, principalement diesels Euro 4 et essences antérieures à 2011, seront exclus dans la plupart des grandes métropoles. Les Crit’Air 2, qui englobent la majorité des Euro 6 diesel, restent tolérés, mais la tendance va clairement vers un durcissement progressif, encouragé par la loi Climat et Résilience et la pression citoyenne sur la qualité de l’air.

Avant de prendre une décision, il vaut mieux faire le tour des dispositifs disponibles. L’État et les collectivités mettent sur la table plusieurs aides à la conversion : prime à la conversion, bonus écologique, mais aussi des dispositifs locaux spécifiques selon la région. Certaines catégories professionnelles, artisans, commerçants, disposent de délais supplémentaires ou de dérogations, en fonction de leur activité et de leurs besoins. Les véhicules d’intérêt général, de collection ou affectés à des usages particuliers peuvent également bénéficier, sous conditions, d’exemptions temporaires.

Petit rappel pratique : la vignette Crit’Air doit impérativement figurer sur le pare-brise de tout véhicule circulant dans une ZFE. Omettre ce détail ou ignorer les restrictions expose à une amende forfaitaire de 68 euros, majorée en cas de récidive. Au-delà du classement, il faut aussi tenir compte de l’usage réel de son véhicule. Les conducteurs qui roulent peu ou attendent la livraison d’un nouveau modèle conforme peuvent, dans certains cas, solliciter une dérogation temporaire. Les règles évoluent, parfois au fil de la concertation locale et des retours d’expérience : rester informé fait désormais partie de la conduite responsable.

Les prochaines années dessineront la carte de la mobilité urbaine : pour ne pas subir demain, mieux vaut s’y préparer dès aujourd’hui.

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